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Le chien comme symbole de la complexité

Black And White Short Coated Dogs

Dans la présentation de sa collection “Mondes sauvages”, où sont publiés notamment Vinciane Despret et Baptiste Morizot, la maison d’édition Actes Sud évoque brièvement un mythe intéressant : “La nation iroquoise avait l’habitude de demander, avant chaque palabre, qui, dans l’assemblée, allait parler au nom du Loup.

Ce mythe nous invite à donner voix aux absents, à prendre en compte ce qui importe pour ce qui n’a pas de voix. C’est essentiel, et particulièrement important pour désamorcer le risque inhérent à nos processus de décision humains forcément anthropocentrés, de ne prendre en compte que la voix de ceux qui sont invités dans la discussion. Or, pour être invité à participer aux processus de décisions, il faut à minima être humain et douté de langage1

Dans le mythe original, le clan, en s’installant dans un nouvel endroit, avait refusé de prendre en compte ce qui importait pour Loup, et s’en est mordu les doigts, en se rendant compte bien plus tard qu’il été plus difficile d’en rattraper les conséquences une fois installées que de prendre en compte cela dès le départ2. Dans Manières d’être vivant, Baptiste Morizot évoque, dans le même sens, la crise des abeilles : l’agriculture intensive n’ayant pas pris en compte ce qui importe pour les abeilles, on s’en mord aujourd’hui les doigts, en s’alarmant du dérèglement des processus naturels de pollinisation, qui menace purement et simplement les écosystèmes d’effondrement.

dogs, nature, stick

Notons qu’à la suite d’Isabelle Stengers et de Baptiste Morizot, je parle bien de “ce qui importe pour” et non des “besoins de” : les “besoins”, ça donne l’illusion qu’ils peuvent être déterminés de l’extérieur, comme lorsqu’on parle des besoins des chiens, déterminés par les vétérinaires ou les éthologues. Parler de “ce qui importe pour” les chiens, c’est toujours ce qui importe pour un chien particulier dans une situation particulière, et ça demande d’être attentif à comprendre ce vers quoi il va, ce qui l’intéresse vraiment. Mon chien a besoin de nutriments et de pouvoir se dépenser, certes. Mais la voir s’intéresser à bâton plutôt qu’à un autre, ou à un copain chien plus qu’à ma présence à un moment donné, ça ne se résume pas en “besoins non comblés” : ça invite à entrer dans son monde, et à essayer de comprendre ce qui importe vraiment pour elle à ce moment-là. Et c’est peut-être le fait que ce bâton-là a une meilleure odeur que l’autre, ou le fait que ce copain-là est plus susceptible de jouer avec elle au jeu qui lui plait que tel autre copain présent, qui lui est plutôt dans l’exploration calme. Ce n’est qu’en m’intéressant à essayer de comprendre son monde à elle à ce moment-là que je peux le découvrir, pas en décrétant de l’extérieur que les besoins des chiens en tant qu’espèce sont ceci ou cela, et que c’est ça qu’il faut prendre en compte.

Je ne vais pas réécrire l’excellent livre de Baptiste Morizot, que je vous invite à lire si ce n’est déjà fait : il y développe admirablement l’exploration des interdépendances entre ce qui importe pour les loups, pour les brebis et pour les bergers… Je vais au contraire tenter de prolonger encore la réflexion un peu plus loin.

Prendre en compte ce qui importe pour l’autre

brown wooden boat on brown sand during daytime

Prendre en compte ce qui importe pour ceux qui n’ont pas de voix dans nos assemblées démocratiques humaines est évidemment essentiel. Si nous ne le faisons pas de nous-mêmes, ces voix s’imposeront d’elles-mêmes à nous, et de manière alors dramatique : c’est ce que Bruno Latour appelle “l’intrusion de Gaia”. Evidemment, Bruno Latour n’invoque pas un être magique, une déesse de la terre qui tout à coup, courroucée, s’adresserait à nous comme la Vierge à Bernadette Soubirous à Lourdes… Il utilise le terme “Gaia” comme une commodité intellectuelle pour pouvoir rassembler intellectuellement dans une seule image mentale ces cas où les soubresauts aveugles de la Terre s’imposent à nous, qu’on le veuille ou non, en particulier lorsqu’ils peuvent être attribués au réchauffement climatique : trunamis, sécheresses, inondations, écosystèmes qui s’effondrent. L’humain a beau se penser tout puissant du haut de ses sciences et ses techniques, il y a des événements qui échappent à son contrôle et le font retomber de son piédestal. On dessaoule bien vite de son hubris, de sa vanité, quand survient une catastrophe naturelle comme celle de Fukushima, dont nous ne sommes pas près d’avoir fini d’éponger les conséquences…

Cependant, tous les phénomènes n’ont pas la même capacité à imposer aux humains de prendre en compte ce qui importe pour eux… et c’est le cas du chien. D’une part, l’écologie du chien est telle qu’il n’est (malheureusement) pas très compliqué pour l’humain de négliger ses besoins et de rester complètement aveugle à ce qui importe pour lui : il n’est pas très difficile de faire euthanasier le chien qui a mordu la voisine, ou de capturer et ensuite déporter ou tuer les chiens errants qui dérangent le voisinage ou font du tort au tourisme.

a couple of dogs that are jumping in the air

Et d’autre part, et c’est le point central qui va m’intéresser dans ce texte, “le chien” recouvre tellement de réalités différentes, que même si on voulait sérieusement et honnêtement parler en son nom au sein de nos sociétés pour prendre en compte ses besoins ou, mieux, ce qui compte pour lui, nous arriverions difficilement à nous mettre d’accord. Est-ce un prédateur, ou un opportuniste plus cueilleur que chasseur ? Quel est son milieu naturel : la maison humaine, ou le grand air ? Ses “besoins” doivent-ils être comblés en laissant libre cours à ses comportements primaires, ou doivent-ils être comblés par des activités sublimées (jeux, sports, etc.) ? Et même physiquement : quelle est la taille “normale” d’un chien, quelle est sa morphologie archétypale ? Cela a-t-il seulement un sens de chercher une moyenne qui vaudrait autant pour le Chihuahua que pour le Dogue Allemand, pour le Matin napolitain et pour le Whippet, pour le Bouledogue français et pour le chien des rues roumain ? Comme l’explique Adam Miklosi, le chien est une espèce résolument exceptionnelle : aucune autre espèce, en dehors de l’homme, n’a autant de variété morphologique tout en restant une même espèce, ainsi qu’une flexibilité comportementale qui lui permet de s’adapter à des situations de vie radicalement différentes, et ce au cours de la même vie, pour un même individu ? Le loup, en tant qu’espèce, est capable de s’adapter, quitte à modifier sa morphologie, à des conditions écologiques variables : on constate par exemple une variation importante de taille et de poids chez les loups en fonction de la lattitude à laquelle il vit. Mais cette adaptation se fait sur plusieurs générations. Le chien, en tant qu’espèce, a poussé cette adaptabilité à l’extrême : un même chien peut vivre une partie de sa vie libre, à chercher lui-même sa nourriture, puis s’adapter à la vie en refuge (il suffit de quelques jours pour que les marqueurs de stress comme le cortisol et les comportements, s’adaptent à une nouvelle baseline), et puis à vivre au coeur d’un centre-ville animé, avec des promenades à heures fixes et des croquettes qui ne sont disponibles que lorsque le ou la gardien·n·e le décide. Cela ne signifie évidemment pas que tous les individus ont les capacités de passer sans heurts d’un de ces extrêmes à l’autre, mais rien que le fait que ce soit possible démontre déjà une flexibilité absolument exceptionnelle qui distingue le chien de pratiquement toutes les autres espèces animales. Il y a donc, on le voit, une telle variabilité au sein de l’espèce “Chien”, tant d’un individu à l’autre, tant morphologiquement que comportementalement, tant au cours de la vie d’un même individu, que toute tentative de définir ce qu’est un chien devient illusoire, ou se réduit à des critères tellement généraux qu’ils ne veulent plus rien dire (“canidé proche du loup mais distinct du loup qui va de 3kg à 100kg, dont certains sont adaptés à la vie sauvage, mais pas tous, qui peut avoir des comportements de chasseur, mais pas très efficaces, enfin ça dépend…” ?).

Et si justement, au contraire, au lieu de vouloir parler pour “le” Chien, nous en profitions pour assumer pleinement cette impossibilité de le résumer à une seule catégorie globale, avec des caractéristiques qui vaudraient pour tous les chiens ? Il y a un mode de pensée qui est particulièrement adapté à cela, bien plus que celui de concept philosophique ou de catégorie scientifique…

Le Symbole comme mode de pensée

On est assez habitués, même intuitivement, au fonctionnement des catégories scientifiques : il faut définir ce dont on parle sur base de critères objectifs, et cet « objet » intellectuel (l’atome, le chien « canis lupus familiaris », la gravité, etc.) s’intègre alors dans un modèle qui permet d’expérimenter, de faire des déductions qui seront valables pour tous les éléments qui correspondent à la définition (tous les chiens sont des mammifères, ils répondent au conditionnement opérant, et ils peuvent s’hybrider avec des loups « canis lupus », par exemple).

Le concept philosophique est assez différent, et difficile à bien appréhender sans formation spécifique, mais globalement, il s’agit aussi d’un « objet » intellectuel qui correspond à une définition et à des articulations précises avec d’autres concepts, à la fois très précis dans son fonctionnement, et en même temps applicable très largement. Les concepts philosophiques demandent une grande rigueur pour être créés ou manipulés, même si cette rigueur ne se fait pas selon les mêmes règles que les sciences expérimentales3.

aerial photography of grey and brown mountain

Le symbole est encore un autre mode de pensée, qui a ses propres règles, et qui a sa propre utilité. Un symbole n’a pas de définition : il tire sa puissance du fait qu’il est immédiatement évocateur. Lorsqu’on visualise le symbole du Yin et du Yang, cela évoque automatiquement, pour tout le monde, le principe du dualisme, mais en même temps un dualisme qui n’est pas totalement strict et figé. C’est une pensée nuancée, mais qui a le mérite d’être rendue immédiatement accesssible par cette puissance évocatrice du symbole. A partir de là, plus on va prendre le temps de creuser, d’y réfléchir, plus on va ajouter des nuances dans notre réflexion. Par exemple, une nuance que j’adore concernant le Yin et le Yang est celle qu’apporte le sinologue Marcel Granet, qui explique qu’à l’origine il ne s’agit pas d’une opposition de deux extrêmes, mais de la différence entre l’adret et l‘ubac, c’est-à-dire le versant majoritairement ensoleillé et le versant ombragé de la montagne, qui induisent des activités différentes de la part des humains qui y vivent. Une fois qu’un travail de réflexion ou d’approfondissement a été fait, notre perception du symbole est modifiée, et dès qu’on en voit la représentation, automatiquement ces nuances reviennent dans notre tête.

Ces nuances ne seront pas forcément les mêmes pour tout le monde, et il pourra y avoir des divergences, mais il n’empêche que lorsqu’on invoquera ce symbole avec n’importe quel autre personne, on aura l’impression de partager une base commune. Et ces symboles composeront une sorte de langage évocateur commun, une collection de prismes de base pour éclairer le monde : on ne partagera pas forcément le même contenu intellectuel, mais on partagera la même puissance évocatrice, la même direction d’éclairage. Bien sûr ce ne sont pas des concepts scientifiques ou philosophiques : ils ne vont pas nous permettre d’en apprendre plus sur le monde grâce à leur rigueur intellectuelle ou nous permettre d’agir concrètement sur le réel. Par contre ils vont nous permettre de faire tourner un kaléidoscope de perspectives différentes pour multiplier les angles de vue et compliquer notre réflexion. Le mode de pensée symbolique est une machine à générer et à décaler les perspectives, à la fois communicables (il suffit de l’évoquer à quelqu’un pour qu’iel puisse tenter une réflexion à partir de sa perception de ce prisme) et non-communicables (si on a déjà pris le temps de réfléchir plus avant sur un symbole, on se souviendra de nos réflexions passées, mais elles nous sont personnelles, par définition). En quelque sorte, les symboles sont des noeuds dans le mouchoir de notre ouverture d’esprit : ce sont autant de rappels de réflexions passées qui sont autant d’éclairages qu’on peut aisément réactiver pour décaler et multiplier notre point de vue sur le réel.

Le chien comme symbole de la complexité

En l’occurrence, comme on l’a vu, « le » Chien n’existe pas. Quand on essaie de le définir, il s’échappe inévitablement comme du sable entre nos doigts. Par contre, quand on pense au mot « Chien », automatiquement certaines évocations nous viennent en tête. Certainement différentes pour chacun, mais avec cette caractéristique commune : qu’automatiquement, plusieurs images différentes nous viennent en tête. Un Golden tout heureux, un petit Jack qui aboie, le chien des rues dans un refuge vu sur Instagram, des chiens de dessin animés comme Napoléon et Lafayette… bref, on n’a jamais la possibilité d’avoir une seule image en tête.

Crop black man with dog using laptop

Et c’est justement en ça que le mode de pensée symbolique est particulièrement adapté : et si, au lieu de vouloir se faire une idée arrêtée une fois pour toute, valable pour tous les chiens, de ce qu’est un chien (un prédateur, un opportuniste, un grand, un petit, un loup à qui on a mis un collier, un animal artificiel qui ne peut pas vivre sans le soin des humains, etc.), on assumait l’idée que c’est tout ça, le chien. La complexité. L’irréductibilité à une moyenne. L’impossibilité de déterminer des caractéristiques qui seraient valables pour tous. Et donc, la nécessité de penser « localement », au sens des savoirs situés, « localement » au sens intellectuel et non pas spatial : une définition ne sera jamais valable que pour les cas « proches » de celui dont on part, de moins en moins valable au fur et à mesure qu’on s’éloigne, et non pour tous les chiens dans l’absolu. Il y aura des caractéristiques, des méthodes, des jugements, des techniques qui seront valables par exemples pour les petits chiens et pas pour les grands (par exemple : porter son chien pour l’extraire d’un danger, ou devoir être vigilants au fait qu’il être pris pour une proie pour des animaux plus grands), pour les bergers mais pas pour les terriers, pour les chiens de compagnie mais pas pour les chiens des rues, pour les chiens des rues roumains mais pas pour les Beldi, ou même encore plus précisément, comme Lola l’expliquait à propos d’Istanbul, pour des chiens de la même ville selon le quartier ou ils vivent. « Le » chien est au final insaisissable… et c’est justement ce qui fait sa particularité : il est fondamentalement, essentiellement hybride et complexe. Profitons de cette complexité, au lieu de chercher à la nier : que penser au chien, en tant que symbole, donc, soit toujours une manière de nous rappeler « attention, c’est complexe ». « Attention, il n’y a pas de vérité universelle sur les chiens, que des vérités valables localement ». Et valable localement ne signifie pas qu’on nage en plein relativisme, où rien n’aurait plus de valeur. Mais que ce qui est « généralement vrai » pour un certain ensemble de chiens ne l’est pas forcément pour l’ensemble de l’espèce. Je ne vais pas développer ici, mais ça rejoint la perspective d’Anna Tsing, quand elle parle de l’illusion de la scalabilité, dans Le Champignon de la fin du monde. Ca rejoint aussi la proposition de Baptise Morizot de penser non pas en terme de ce qui est « juste », mais de penser « ajusté » : d’être toujours conscient qu’il n’y a pas de “juste” absolu, il faut toujours négocier, s’adapter, travailler dans la situation concrète, s’ajuster aux interdépendances concrètes de la situation, et que cette dernière est toujours complexe. Qu’il n’y a jamais de solution toute faite qu’on va pouvoir appliquer telle quelle.

Plus encore, comme le développe Donna Haraway dans Quand les espèces se rencontrent, le chien, et surtout notre rapport au chien, est bien plus complexe qu’il n’y parait. Loin du mythe du loup auquel on aurait mis un collier, notre relation avec les chiens est construite par de multiples enjeux historiques, culturels et géopolitiques, qui ont transformé tant les chiens que les humains. Au-delà des extrêmes bien connus comme le développement de chiens de compagnie hypertypés, Donna Haraway revient sur l’histoire du développement du Berger Australien aux Etats-Unis d’Amérique, et comment cette histoire est liée à l’oppression des pasteurs Navajo/Diné par les colons américains, pour devenir finalement une des races indissociables de l’agility, sport lié à une toute autre catégorie de population, les femmes “middle-class” nord-américaines. Plus on s’y intéresse, plus le chien se révèle riche comme symbole de la complexité : il ne se laisse jamais résumer simplement, et nous ouvre sans arrêt à de nouveaux liens, de nouvelles interdépendances à creuser. Et la magie du symbole, qu’il partage avec le concept philosophique, est qu’il traverse allègrement les frontières catégorielles pour s’adapter ailleurs : en parlant du pistage des loups pour comprendre leurs relations avec les moutons, Baptiste Morizot explique que les caméras infrarouges qu’ils utilisent ont été à la base développées pour traquer les migrants qui traversent illégalement les frontières, ce qui génère un certain malaise intellectuel et éthique. Penser au Chien comme symbole, en lisant ce passage, est éclairant : il est cet être mental qui nous rappelle : “tu vois bien, tout est toujours plus complexe que ce qu’on imagine”. Face à n’importe quelle situation, il est toujours possible et utile de penser au Chien symbolique, qui nous rappelle de faire attention, de ne pas se laisser piéger par les catégories. “Regarde-moi, dit le chien symbolique : j’ai l’air simple, mais ma complexité échappe toujours à toutes les catégorisations. C’est pareil pour le reste, comme par exemple cette caméra qui a l’air simple, mais qui possède aussi toutes ces ramifications complexes et irréductibles”.

Instagram will load in the frontend.

Comme symbole, le Chien incarne donc à merveille cet enjeu fondamental qui s’impose à nous au XXIe siècle, quand toute catégorie, à peine posée, se déchire et se délite de l’intérieur, sous l’immédiate pression de tous ces cas qui ne rentrent pas dans les cases, tous ces cas qui disent « oui, mais… ». Il est une invitation à assumer la complexité et à reconnaître la vanité de la pensée par catégories4, car construire des catégories nous oblige à construire des sous-catégories, et ainsi de suite, jusqu’à ce que nous ayons autant de catégories que d’individus.

Bref, si après avoir lu ce texte, quand vous pensez « chien », vous imaginez plusieurs chiens différents, et que vous vous rappelez que cette multiplicité est justement une mise en garde contre la tentation d’enfermer tous les chiens dans une même définition (peu importe laquelle), je serai heureux comme un Golden plein de boue. Et cela donnera un peu plus d’air à nos chiens pour être libres d’être eux-mêmes et d’être entendus comme individus, et pas comme des objets identiques produits sur base du même moule. Qui parlera pour Chien ? Vous avez la réponse : la cacophonie de tous les chiens différents. Et cette cacophonie est en elle-même une invitation permanente à creuser plus loin, à éviter les généralités et à explorer les ramifications des interdépendances…

  1. D’autres conditions s’ajoutent, dont certaines peuvent être reculées grâce à des combats politiques (droit de vote des femmes, suffrage universel, etc), alors que d’autres ne bougeront probablement jamais (il serait étonnant qu’un jour des enfants ou des animaux siègent au parlement dans les assemblées ordinaires, dans les conseils d’administration, etc.) ↩︎
  2. L’histoire originale est lisible ici, en Anglais : https://theearthstoriescollection.org/en/who-speaks-for-wolf/ ↩︎
  3. D’où l’absurdité de demander si la philosophie est une science, au sens où elle fonctionnerait sur base des mêmes règles que les sciences expérimentales. Bien sûr que non, elle ne répond pas aux règles des sciences expérimentales. Mais c’est justement un travail philosophique que de s’interroger sur ce qu’est une science, et sur les possibilités et les conditions permettant de créer des savoirs, dont la méthode scientifique expérimentale n’est qu’une seule possibilité, à la fois puissante et limitante. ↩︎
  4. Qui, d’ailleurs, serait, d’après Donna Haraway, un mode de pensée fondamentalement patriarcal : ce ne serait donc pas une grande perte si apprenions à nous en libérer… ↩︎

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