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La Ritournelle – Construire le Sanctuaire

a white dog laying on top of a red bean bag

Dans l’article introduisant la Ritournelle comme approche, comme framework pour penser la dynamique entre besoin d’exploration et besoin de sécurité, j’ai brièvement parlé du Sanctuaire, c’est-à-dire le lieu le plus associé à la sécurité, celui où on se ressource, à l’abri du monde. Je vous propose aujourd’hui de faire un focus pratique sur cet aspect.

Comme on l’a vu, pour qu’un individu, chien ou humain, puisse se sentir suffisamment en confiance pour prendre du plaisir à découvrir de la nouveauté, il lui faut tout d’abord disposer d’un “chez soi”, d’un territoire sécurisé, un endroit où il se sent à l’abri de l’inconnu et où il peut se ressourcer, recharger ses batteries. Evidemment, on pense avant tout à un lieu physique, mais comme on l’a vu dans l’article sur la Ritournelle, ça ne se limite pas du tout à cela : il peut aussi s’agir d’un chez soi mental, comme lorsqu’on est occupés à faire une activité qui nous est famillière, où on se sent compétent·e et en confiance, ou encore un chez soi social, accompagné·e de personnes qui nous rassurent.

Cependant, dans cet article, je vous propose de nous concentrer sur le Saint des Saints, sur la partie du Territoire la plus intime, la plus profonde, le creux de la tanière, si vous voulez, c’est-à-dire l’endroit sacré qui représente plus que tout autre la sécurité et la protection par rapport au grand dehors. J’utilise à dessein la métaphore du religieux, non pas que je sois sujet à des délires mystiques, mais parce qu’il y a quelque chose de fondamentalement similaire dans le fonctionnement de l’individu par rapport à ce lieu : le Sanctuaire, c’est par définition l’endroit “sacré” par excellence, c’est-à-dire l’endroit qui ne peut remplir sa fonction que s’il est absolument à l’abri des agressions extérieures. S’il est “profané”, si les dangers de l’extérieur parviennent à y pénétrer, s’il ne garantit plus une protection absolue à ceux qui s’y trouvent, il n’existe plus, il redevient un endroit comme un autre, sans sa force particulière. La référence au religieux est seulement une image pour faire comprendre quelque chose qu’on constate de manière bien réelle : quand un chien anxieux commence à se sentir à l’aise quelque part ou avec quelqu’un, la moindre trahison, la moindre intrusion d’un danger dans ce qui acquiert maintenant qualité pour lui de Sanctuaire, et c’est la panique, tout son monde s’effondre. C’est ça, ce caractère “sacré”, sans qu’il y ait besoin de croire à je ne sais quelle transcendance : le lieu acquiert une force particulière qui ne tient que grâce à la certitude qu’on y est absolument à l’abri des dangers, et qu’on peut abandonner toute vigilance, et se laisser aller à se reposer.

Je vous propose donc ici d’investiguer cette question du point de vue de notre chien : qu’est-ce qui fait Sanctuaire pour eux ? Ou, à tout le moins, qu’est-ce qui s’en approche le plus ? Pour analyser cela, on va l’aborder sous l’angle le plus évident, celui de la relaxation et du sommeil, c’est-à-dire les états que permettent le fait de se sentir en sécurité et de se laisser aller.

Puisqu’on ne peut pas les interroger pour qu’ils nous le disent (et parfois, même nous, humains, ne sommes pas tout à fait conscients de ce qui nous fait nous sentir plus relax), nous allons les observer.

L’importance du sommeil

Un sommeil de qualité est, comme chez l’humain, absolument essentiel pour le bien-être de nos chiens. Il permet de se ressourcer, d’intégrer les expériences de la journée, etc. A l’inverse, un sommeil de mauvaise qualité impacte notamment la gestion émotionnelle, qui est le point qui nous occupe dans cette série. Si vous voulez plus d’information sur l’importance du sommeil pour le chien, permettez-moi de vous renvoyer vers l’excellente publication d’Anaïs Allard sur Instagram :

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Si vous avez des doutes concernant la qualité de sommeil de votre chien, je mets à votre disposition ci-dessous un questionnaire qui a été validé scientifiquement pour évaluer cet aspect. Le questionnaire n’existant actuellement qu’en Anglais, je vous en propose une traduction qui, si elle n’est pas littérale, essaie de respecter au mieux l’esprit des questions. L’étude qui établit la validité du questionnaire ne donne pas d’indication sur son interprétation : on peut cependant estimer, vu les distributions statistiques reprises dans l’étude, que si votre chien totalise plus de 10-15 points à ce questionnaire, il serait intéressant d’en parler à votre vétérinaire et/ou à votre comportementaliste.

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Première étape : photographier ou filmer notre chien quand iel dort.

Une fois qu’on disposera de plusieurs observations différentes, on va pouvoir commencer à comparer les différents instantanés et les placer sur une ligne allant du plus au moins relax : dans quel cas est-il le plus détendu ? Dans quel cas ses respirations sont-elles les plus longues, les plus paisibles ? Y a-t-il des moments où iel rêve ? Dans quelle position se met-iel lorsqu’iel est le plus détendu·e ? Non seulement cela nous permettra ensuite de mieux analyser les différences à la prochaine étape, mais ces références sont également fondamentales pour discuter avec notre vétérinaire et/ou avec notre comportementaliste. Il est possible, par exemple, qu’en voyant les différentes positions de dodo de notre chien, le ou la professionnel·le canin repèrera des éléments qui lui feront suspecter des problèmes sous-jacents qui seraient autrement passés inaperçus, comme des douleurs physiques ou de l’anxiété généralisée.

Si cela vous aide, voici un exemple de tableau à remplir. Il sera peut-être plus pratique pour vous de vous faire un tableau Excel / Google Sheet ou un tableau blanc Miro / Canva pour avoir plus de place et/ou insérer des photos et vidéos, mais à défaut ça donne déjà un point de départ. Chaque colonne est prévue pour y mettre une situation de relaxation différente (la nuit dans son dodo / la journée dans le canapé / dans le couloir sur le carrelage / …). Il est tout à fait possible que votre chien aille de lui-même s’installer dans un endroit qui est pourtant problématique pour lui (par exemple : un chien qui s’installe systématiquement devant la baie vitrée alors qu’il réagit à tous les chats qui passent dans son jardin), mais c’est justement intéressant de le noter : ils ne savent pas forcément naturellement ce qui est le mieux pour eux, et ça peut nous donner des indications sur des adaptations que nous pourrions mettre en place pour lui permettre une vraie relaxation sans vigilance.

Cliquez sur l’image pour accéder au pdf. Vous pouvez aussi cliquer ici pour accéder à un exemplaire vierge sur Canva (, que vous pourrez enregistrer après l’avoir complété

Deuxième étape : analyser chaque point de référence pour repérer les similarités et les différences

Maintenant que nous avons plusieurs clichés, plusieurs situations à comparer, on peut commencer à les analyser.

Pour chacune des situations, on va chercher à identifier les éléments récurrents, et identifier ce qui est différent. Attention, vous verrez, certains éléments peuvent être trompeurs, mais ce n’est pas grave, à partir du moment où on s’est fait une belle grille d’analyse, on va petit à petit approfondir, notamment en en discutant avec notre comportementaliste qui va nous aider à y voir plus clair au besoin. A titre d’exemple, je vais donner plusieurs catégories d’éléments qu’on peut observer, pour guider notre regard. Ce n’est en aucun cas exhaustif, c’est seulement une invitation à entrainer notre regard à porter attention à toutes sortes de détails qui peuvent facilement passer inaperçu.

Le tout premier élément à décrire, puisque c’est lui qui va nous servir de critère quant à la qualité de la relaxation, et donc quant à la capacité de cet agencement particulier (lieu, moment, support, matières, environnement, etc.) à faire émerger un tel niveau de relaxation, c’est l’attitude corporelle de notre chien à ce moment-là : sa position, son degré de détente musculaire, le rythme et la profondeur de sa respiration, le relachement de sa vigilance, etc. L’idéal est de filmer, car cela nous permettra de revenir quand nous le voudrons aux données brutes, au-delà de l’interprétation qu’on en fait à ce moment-là. Six mois plus tard, notre perception aura peut-être changé, mais les images n’auront pas changé.

Elément central du Sanctuaire, on peut difficilement le louper… Cependant, il est intéressant de bien observer non pas uniquement les places “attitrées” de notre chien, comme son panier, mais aussi les endroits où il ou elle va s’installer de lui-même ou d’elle-même. Par exemple, suite au fait qu’on a fait beaucoup d’exercices de relaxation dans le couloir de l’entrée, Thandi aime aller d’elle-même s’installer là pour dormir. Peut-être qu’il y fait plus frais, mais sans doute aussi que le lieu est maintenant associé à la relaxation suite à ces nombreux mois d’exercices… Malgré tout, c’est un endroit où elle est exposée aux bruits venant de la rue, ce qui en fait un endroit probablement un peu trop ambivalent pour elle : à la fois un lieu sécurisé grâce à la construction de l’association avec les exercices de désensibilisation, mais également un endroit où les stimuli de l’extérieur brisent régulièrement son sentiment de sécurité. Ce n’est donc pas parce qu’elle a tendance à y aller d’elle-même que c’est l’endroit qui lui permet le meilleur sentiment de sécurité, et donc la meilleure récupération…
On ne peut cependant pas forcer arbitrairement un lieu à devenir un Sanctuaire : il faut toujours prendre en compte ce que notre chient vit lui-même comme un endroit sécurisant, et voir ce qu’on peut faire à partir de là si ce n’est pas idéal. Il est aussi possible de partir de zéro en construisant un nouveau Sanctuaire, mais c’est un travail long et subtil.

Au-delà de la pièce elle-même, le support peut aussi avoir son importance : si ça se trouve, ce qui fait que notre chien ne va pas de lui-même dormir dans telle pièce, qui réunit pourtant d’autres atouts, est le fait que les supports qui s’y trouvent ne lui conviennent pas : un panier qui serait trop chaud, ou trop dur, ou au contraire trop mou… Certains chiens préféreront le frais du carrelage, alors que d’autres ne jureront que par le moelleux du lit des humains. Par exemple, Thandi préfère souvent être couchée sur le sol devant son panier, mais avec juste le bout d’une patte qui touche ledit panier, comme si ce dernier avait un côté rassurant pour elle, comme si c’était un doudou…
En plus de sa texture, un couchage peut avoir une odeur, ou même être associé à certaines émotions ou souvenirs, positifs ou négatifs : c’est là-dessus que joue le fait de travailler le calme sur un tapis particulier dans le but de pouvoir l’emporter, afin de disposer d’un “Sanctuaire portable” pour aider notre chien à gérer des lieux inconnus.

Lorsqu’on vit en ville depuis longtemps, par exemple, on tend à ne même plus être conscient·e·s du bruit constant auquel nous sommes soumis·e·s. De la même manière, nous sommes peut-être habitué·e·s à écouter régulièrement de la musique, ou à avoir la télévision qui tourne en bruit de fond. Si quelqu’un nous demande si l’environnement dans lequel nous vivons est bruyant, peut-être même que nous répondrons sincèrement que non, tellement nous sommes habitué·e·s à ces sons qui font partie de notre quotidien. Cependant, notre chien ne le vit probablement pas de la même manière que nous : peut-être qu’iel y est habitué·e et que cet environnement sonore fait même partie de son Sanctuaire, parce qu’ils composent son chez-soi. Mais peut-être au contraire que cela participe à lui rendre difficile de se poser.
Comme pour le reste, les associations peuvent aller dans les deux sens, et peuvent être construites, volontairement ou non. Il n’y a qu’en observant et en testant qu’on peut se rendre compte de l’impact réel sur notre chien, et de voir si on sait y faire quelque chose. Certains chiens ne se sentent bien pour se relaxer que lorsque l’on fait fonctionner une machine à bruit blanc, ou lorsqu’on met de la musique pour masquer ou diminuer l’impact des bruits externes.

Comme l’environnement sonore, l’environnement visuel a son importance, car il peut être source d’intrusions imprévues dans le sanctuaire, comme les chats qui passent dans le jardin devant la baie vitrée par exemple. C’est donc aussi un aspect qu’on peut examiner lorsqu’on analyse les facteurs qui aident notre chien à faire Sanctuaire et à se ressourcer. Certains chiens peuvent aller se poser d’eux-mêmes devant la baie vitrée en ayant ce besoin de contrôler l’environnement, et rester en vigilance à cet endroit, là où pour d’autres cet endroit sera leur cocon et leur permettra une grande relaxation, où les stimuli visuels feront partie de cette relaxation. Tout dépend toujours de l’individu, il faut vraiment observer, en discuter avec son ou sa comportementaliste, pour voir si le chien se met lui-même dans des situations problématiques ou au contraire si il se met dans des situations qui sont saines pour lui.
A noter que certains chiens peuvent être très sensibles aux jeux des ombres et aux reflets de lumière : cet aspect peut facilement passer sous nos radars…

Ah, les odeurs… Si vous êtes occupé·e·s à lire cet article, il y a fort à parier que vous soyez déjà bien conscient·e·s que l’odorat est aussi central (voire plus !) dans la vie d’un chien que ne l’est la vue chez nous. Malgré tout, vu que ce sens a une importance moins prépondérante chez nous, cela nous demande souvent un effort de penser à l’impact que peuvent avoir pour nos chiens des odeurs que nous sentons à peine, voire pas du tout, ou que la bonne odeur de lavande que nous diffusons dans notre salon est peut-être insupportable pour eux tant elle leur semble intense. Si vous ne les avez pas encore lus, la chercheuse Alexandra Horowitz a écrit des livres super accessibles sur ce sujet, pour nous faire prendre conscience de l’importance du monde des odeurs pour nos chiens.
Cela vaut donc la peine de se poser la question, dans le cadre de cette analyse, de quelles odeurs peuvent potentiellement être présentes à un endroit donné, si notre chien s’y sent bien, ou au contraire, mal à l’aise. Quand on commence à y faire attention, on finit par repérer automatiquement les moments où notre chien s’intéresse à des odeurs dont nous n’avons pas conscience : c’est fascinant de les voir vivre à côté de nous dans un monde qui nous est pratiquement invisible

Les chiens sont des animaux sociaux, et ont spécifiquement évolué pour tirer parti de la proximité de l’humain. Il n’est pas très étonnant, du coup, que les chercheurs aient pu démontrer à de nombreuses reprises que les chiens forment bel et bien un lien d’attachement avec des humains (bien plus forts qu’avec d’autres chiens !) au sens de la Théorie de l’Attachement. Je ne vais pas entrer en détail ici dans ce sujet pourtant fascinant, qui a aussi donné lieu à des dérives comme le mythe de l’ “hyperattachement”, mais il est essentiel de noter que oui, clairement, les chiens construisent à l’égard de leurs humains de proximité des liens affectifs forts, et que ce lien, lorsqu’il est sain, a une puissance de sécurisation extrêmement forte. Cela ne signifie pas que les chiens ne créent des liens d’attachement sécurisés que vis-à-vis des humains, bien sûr, et cela ne signifie pas non plus que ce lien s’exprime forcément par du contact physique. Certains chiens peuvent se sentir sécurisés par la proximité de leurs humain·e·s, mais ne pas apprécier le contact ou la caresse. Cela peut être simplement le fait d’être présent·e ou non dans la maison. C’est compliqué à comprendre pour nous primates, mais il faut faire attention à cette subtilité si on veut identifier correctement ce qui fait Sanctuaire pour nos chiens, et ce qui rompt leur quiétude.

Tout comme nous, nos chiens construisent aussi des associations affectives, positives ou négatives, avec certains objets. Le cas des peurs et des phobies est bien connu, ainsi que le jouet préféré. Mais toutes sortes d’objets peuvent porter une assiociation affective, pour des raisons diverses : à nous d’apprendre à les repérer…

L’aspect temporel peut aussi être fondamental à observer : peut-être que notre chien ne parvient à se relaxer qu’à tel moment de la journée et pas à tel autre, ou seulement si telle routine a été suivie (par exemple : seulement après la promenade, pas avant. Ou seulement si iel a eu d’abord sa promenade et puis son repas, mais est incapable de se poser si le repas a eu lieu avant la promenade…

Ces catégories ne sont que des exemples d’aspects intéressants à observer : il se peut très bien que j’en ai oubliées… L’important est d’être dans une démarche où on cherche à observer et à repérer des éléments qui sont pertinents pour notre chien alors que nous n’y portons pas naturellement attention

Troisième étape : passons à l’action

Inévitablement, cette observation nous aura fait prendre conscience d’éléments auxquels nous n’avions pas prêté attention auparavant… et une fois que notre attention aura été attirée par ces points, nous ne pourrons plus ne plus les voir. C’est donc tout naturellement que nous allons commencer à y réfléchir, et à voir ce que nous pouvons adapter pour aider notre chien à mieux se relaxer, et donc à mieux se ressourcer. Si on a repéré, par exemple, qu’iel dort mieux lorsqu’iel n’est pas constamment en train de surveiller ce qui se passe par la fenêtre, ou lorsque la télé est éteinte, nous allons presqu’inévitablement prendre ces éléments en compte à l’avenir.

Evidemment, il n’est pas toujours possible d’adapter entièrement notre maison et notre style de vie à notre chien, mais tout petit changement peut apporter des bénéfices, donc autant ne pas s’en priver. Peut-être que je pourrais mettre un casque audio pour regarder la télé et que mon chien a besoin de dormir ? Peut-être que ce n’est pas possible, par exemple parce que plusieurs humains regardent le film ensemble, mais peut-être qu’à ce moment-là je pourrai essayer de déplacer le coin dodo de mon chien à un endroit plus éloigné du bruit, et voir si cela lui convient mieux ? Evidemment, plusieurs facteurs entrent en jeu, et peut-être que mon chien a besoin d’être près de moi, et qu’il préfère subir le bruit que d’être dans une autre pièce… mais ce sont des points qui peuvent en tout cas pousser à la réflexion.

De même, la magie de l’apprentissage par association (aussi appelé conditionnement classique, pavlovien) fait qu’il peut être possible de créer ou de renforcer l’association entre certain stimuli et le sentiment de sécurité ou la relaxation. On peut par exemple travailler à associer une musique spécifique ou une odeur spécifique au calme, voire travailler les routines qui amènent la relaxation (on reparlera plus en détail de ce point dans un prochain article). C’est un chouette travail à envisager avec votre comportementaliste, car c’est un puissant outil pour le travail de fond, qui apportera des résultats solides et importants sur le long terme, qui influenceront indirectement beaucoup d’autres problématiques.

Au-delà du Sanctuaire “dodo”

Comme indiqué au début de l’article, les éléments qui font “sanctuaire” pour un individu ne se limitent pas au dodo la nuit dans sa maison, même si ça reste le premier et le principal poste à analyser, parce que c’est logiquement l’endroit où il devrait pouvoir avoir le sommeil le plus long et le plus réparateur. Cependant, si vous vous souvenez de l’article principal sur la Ritournelle, ce que j’appelle ici le Sanctuaire n’est pas tout le Territoire : c’est son coeur, au plus profond, au plus intime, mais le Territoire, donc tout ce qui est connu et donc rassurant et qui donne la force de prendre plaisir à l’exploration, est bien plus vaste.

On peut donc appliquer le même type d’analyse à d’autres contextes, comme ce qui se passe en balade (si vous avez lu l’article sur Daylio, c’est la même logique qu’on y applique : recueillir des données pour identifier les facteurs qui influencent la Ritournelle de notre chien, c’est-à-dire sa capacité à prendre plaisir à explorer, ou au contraire ce qui le met en insécurité émotionnelle et le fait réagir). On peut du coup identifier de la même manière des lieux où notre chien se sent en sécurité, des relations qui le mettent en confiance (la présence de tel humain ou de tel chien par exemple), des routines qui l’aident à se sentir mentalement “chez soi” parce qu’elles créent de la prévisibilité, etc.

J’espère que cet article vous aura inspiré, et vous aura donné envie d’observer cet aspect du monde de votre chien !

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